En devenant une activité sportive à part entière, l'escalade a su
développer ses outils d'entraînement spécifiques à
son activité et permettant aux adeptes de cette pratique de grimper par
tous les temps. Des murs d'escalade reproduisant le rocher ont alors
été créés à l'intérieur de gymnases
ou de hangars, ce sont les SAE : Structures Artificielle d'Escalade.
Bien souvent, les salles sont dédiées à la seule activité
escalade. Il arrive toutefois que la salle fasse partie d'un complexe sportif
municipal ou privé (comme très souvent en Belgique) ou soit
associé à une salle de musculation ou un club de gym.
Les murs sont constitués de planches en bois (planes ou
thermoformées) ou de plaques en résine moulées. Sur ces
plaques, sont insérées des prises de couleur en résine
restituant l'ensemble des préhensions que présente le rocher
naturel.
Elles permettent aux débutants d'assimiler les techniques et manoeuvres et la gestuelle
de l'escalade, et aux grimpeurs confirmés de s'entraîner afin de
progresser ou d'apprendre une autre gestuelle qu'ils pourront retranscrire en
site naturel.
Elles sont également de plus en plus utilisées par les écoles
qui voient en elles un moyen de développer de nombreuses qualités
chez les élèves : schéma corporel, concentration,
confiance mutuelle,...
Bien que l'escalade en salle se rapproche de l'escalade en site naturel, bien souvent,
la pratique en salle est beaucoup plus physique et sollicite davantage la force
des bras. En effet, de nombreuses villes ont créé des murs aux
profils fortement déversants. La pratique demande alors un
entraînement spécifique afin d'accéder aux sommets des
voies. De plus, un entraînement en salle sera plus soutenu qu'en falaise
grâce au nombre de voies réalisées dans le même laps
de temps(bien supérieur au nombre de voies faites en extérieur).
Le pan est une structure artificielle d'escalade (SAE) particulière
dédiée à un entraînement spécifique. Il est
généralement composé de panneaux en bois couverts de
prises avec une trame (espacement des prises) et un nombre de prises
très denses.
Le grimpeur peut travailler toutes les filières énergétiques de l'escalade. En effet, suivant le nombre de mouvements qu'il réalise à chaque répétition et l'intensité de ces derniers, le grimpeur peut travailler la force, la résistance ou la continuite.
Le grimpeur crée lui-même ses voies, ce qui est intéressant puisqu'il pourra axer son travail sur les mouvements qu'il doit perfectionner.
C'est un excellent outils pour l'entraînement, outils qui peut devenir ludique s'il se crée une émulation entre les différents grimpeurs "échangeant leurs combinaisons" et essayant celles des autres.
De plus, le pan permet de travailler la technique. Grâce au profil généralement très déversants des pans, le grimpeur est obligé d'utiliser différents placements et une gestuelle
qu'il pourra ensuite retranscrire en falaise.
Comparable à la pratique du bloc, l'escalade sur pan ne dépasse pas 5 mètres de
hauteur, mais constitue pourtant un terrain de jeu inépuisable.
Depuis plusieurs décénnies, les grimpeurs escaladent des blocs de rocher allant de deux à quelques 15 mètres de haut.
C'est à Fontainebleau, au début du siècle, que les alpinistes vivant à Paris ont commencé cette discipline dans le but de s'entraîner pour aller ensuite escalader les plus grandes parois rocheuses des Alpes.
De cette pratique est née une activité à part entière et complètement démocratisée.
Un bloc est un rocher naturel de moins de dix mètres, que le grimpeur peut gravir sans assurance. Les blocs sont issus de l'érosion (bloc de grès de Fontainebleau) ou se sont détachés de grandes parois (Ailefroide,...)
Certains sites possèdent des parcours entièrement fléchés et numérotés. Chacun des blocs sont alors nettoyés et brossés. Le passage régulier des grimpeurs
assure la pérénité de ce nettoyage. D'autres sites n'ont pas de parcours fléchés, mais sont néanmoins nettoyés. Le grimpeur choisit alors les itinéraires qu'il a envie de réaliser.
Il existe malheureusement peu de topos décrivant les sites de blocs. Les grimpeurs doivent alors se référer à leur feeling.
Durant l'après-guerre, l'escalade s'est développée. L'escalade
était alors un moyen (et non une fin) de progresser et de repousser les
limites pour arriver en haut d'un sommet. A cette époque se sont
développées un ensemble de falaises dédiées
à la seule pratique de l'escalade.
L'essor de l'escalade sportive fut accompagné du développement du
matériel et a permis aux grimpeurs de pratiquer un terrain
possédant des voies de plus en plus dures et aseptisées qui
permet au grimpeur d'aller au bout de lui-même sans penser à la
chute qui, en montagne, serait fatale.
La pratique de l'escalade sportive a favorisé l'ouverture de falaises de faible hauteur, communément appelées couenne. Ces voies ne font qu'une longueur de corde (entre 10 et 50 m), et le grimpeur, libre de grimper en tête ou en moulinette, est assuré du pied des
voies. Après la voie, il redescend et assure ensuite son collègue. Cette pratique s'est
généralisée pour devenir la plus courante aujourd'hui.
Le nom de Grandes Voies nous fait tous rêver : l'immensité des paysages, la montagne
qu'on apprivoise tout au long de la journée, la petite incertitude quant au retour dans la vallée ... le rêve du face à face avec la grandeur de la nature.
Une grande voie est souvent considéré comme telle à partir de 3 longueurs. Certaines peuvent atteindre jusque 20 longueurs. Parfois, on peut aussi parler de course, comme en alpinisme. Il
s'agira moins de pas techniques, de placement du talon, et de ce pied main diabolique ; mais bien d'endurance et de résistance physique.
Le système de cotation généralement utilisé en falaise et en salle est une échelle ouverte de difficulté allant aujourd'hui du 3 au 9ème degrés, eux-mêmes composés de trois lettres : a, b et c. Ainsi, la plus basse cotation est le 3 et la plus élevée, le 9b. Certaines voies comportent un + dans leur cotation ( 6b+, par exemple) permettant d'affiner encore plus la cotation.
Par contre, pour la pratique du bloc, une autre cotation est appliquée :
Pour les parcours, les ouvreurs ont imaginés un système de couleurs qui permet de donner grossièrement l'échelle de difficulté (de jaune à noir). Y est ajouté une cotation
globale du parcours, celle là même utilisée en falaise de plusieurs longueurs ou en montagne (de F à ABO). Puis, chacun des blocs est coté en suivant l'échelle de cotation existante (du 3 au 8c).
Du fait de la faible hauteur des rochers, l'échelle de cotation s'est décalée. Ainsi, à cotations égales, le bloc est plus difficile que la falaise. Par exemple, un 6a bloc peut correspondre à un 6c falaise.
Parcours |
Bloc |
Falaise |
|
Couleur |
Cotations globales |
Cotations |
Equivalence |
Jaune |
F à PD+ |
2 au 3+ |
3 à 4+ |
Orange |
AD- à
AD+ |
3 au 5 |
4+ au 5+ |
Bleu |
D- à D+ |
4+ au 5+ |
5 au 6b |
Rouge |
TD- à
TD+ |
5 au 6b |
6a au 7a |
Blanc |
ED- à
ED+ |
6a au 7b |
6b au 8a |
Noir |
ABO- à
ABO |
6c au 8c |
7a au 9a |
Outre Atlantique, les grimpeurs américains utilisent une cotation du type M6. Attention à ne pas confondre cette échelle de cotation avec celle utilisée en Europe pour l'escalade mixte en montagne.